Twin Towers

Ai-je été à ce point affectée par le 11 septembre ? Est-ce que l’événement est d’une telle importance et d’un impact si puissant qu’il fait maintenant parti de notre imaginaire ? Est-ce là une manière de sublimer un événement dramatique ?

Je ne peux répondre clairement à cette question. Le 11 septembre 2001, j’étais rentrée en France après 3 années aux Etats Unis. Je peignais écoutant la radio lorsque j’ai entendu la nouvelle. J’ai vu en direct les tours s’effondrer et j’ai pensé aux amis et collègues américains. Avaient-ils de la famille ? Etaient-ils touchés ?… Tous étaient affectés et terrorisés. Les messages envoyés et reçus étaient touchants, émouvants. Beaucoup de compassion et de liens profonds… Le temps a passé, les émotions se sont estompées et l’événement est resté gravé dans le coin de ma tête et mon corps.

J’ai décidé inconsciemment de « jouer » avec cet événement… Et voilà…

manahatan

 

Soit pour ALERTER car j’ai l’impression que nous agissons encore comme si cet événement n’avait pas eu lieu . Au moment de la création je me laisse guider par mon émotion, mes gestes et il n’y a aucune intention précise. Soudain un élément s’ajoute comme ce petit avion trouvé sur la plage parmi les seringues éparpillées. A ce moment là, il y a fulgurance : Les tours et l’événement devient une évidence.

Twin tower

Soit pour le SUBLIMER : la nature reprend ses droits.

 

A nous de continuer à vivre en harmonie !

Regard sur le land Art

« Mon art me permet de voir à nouveau ce qui est là et, par la même, de redécouvrir l’enfant en moi. Par le passé, il m’arrivait d’être gêné que mon travail soit associé aux enfants parce que cela impliquait que ce que je faisais n’était qu’un jeu. Cependant, depuis que j’ai moi-même des enfants et, en voyant l’intensité avec laquelle ils font des découvertes à travers le jeu, je reconnais que cela fait aussi partie de mon travail » – Andy Goldworthy.

En lisant ces mots de Andy Goldworthy, je comprends pourquoi je ressens ce retour à l’enfant, non que je le redevienne (ce serait trop magique !) mais j’en reprends tous les codes : le jeu, le regard décalé, l’absence de temps et de préoccupation, la fugacité d’une histoire que je me raconte et mets en scène… L’apothéose vient, pour moi, lorsque l’histoire s’invente après la mise en scène.

Est-ce qu’en permettant à d’autres de ressentir et vivre ces expériences, je transmets le message que « nous sommes la nature et nous sommes dans la nature ».

Ligne de fracture

ligne de fracture

Le mur immense avait attiré mon regard, j’imaginais là un mur d’escalade vertigineux. En m’approchant, je découvre cette interdiction posée très haut pour ne pas être arrachée. A la veille du mondial, cette interdiction sonne pour moi comme une interdiction de jouer. Je sors mon appareil pour prendre la photo. Tout vient très vite après…

J’aime le regard tourné vers l’affiche tout en sachant que maintenant ce sont d’autres jeux, d’autres divertissements, d’autres liens. Cette affiche a-t-elle encore vraiment du sens ? A Paris, sait-on encore seulement ce que veut dire jouer au ballon dans la rue ? Alors contre un mur ! N’en parlons pas !

Et peut-on imaginer que la coupe du monde de football n’est plus de sens un jour

Do not re-use

jetable ou injectable

« Do not re-use » ! Mais la nature ne sait pas lire !…

Une image de notre société de consommation, société du « tout jetable », jeté…même à la mer.

« Piquouser » que nous sommes par les publicités et les marchands de bonheurs éphémères, les déchets eux ne le sont pas et la mer nous renvoie une bien triste image !

Quelle contradiction entre ces seringues porteuses d’espoir et de guérison et la contamination certaine de centaine d’animaux par ces plastiques durables. Un monde se perd en se cherchant.