Après une belle sortie Land Art avec Karen au bord de la rivière du Bono… Une sortie pleine de sensations où finalement, en se retirant la mer nous a fait un beau cadeau. Des surprises comme on peut en voir souvent en se donnant du temps et de l’espace. Impossible de prendre des photos… Comment aurait-il été possible d’immortaliser ces belles émotions ? Et voilà, je ne peux que vous dire, je ne peux vous montrer. Cela a-t-il le même niveau d’intensité pour nous qui sommes baignés d’images et de vidéos ?… Ce sera alors autre chose. Il est parfois bon de laisser chacun s’imaginer et peut-être faire naitre une émotion toute personnelle. Une autre manière de transmettre ?
Il y a un jeu que j’aime lors des créations au bord de l’eau : jouer et rivaliser avec la marée montante. Je sais d’avance que le jeu tournera en faveur de la mer mais « dans combien de temps » justement ! Je pourrais calculer scientifiquement pour la mer (et encore tout dépend de ma place sur la plage) mais il reste une incertitude majeure : je ne sais jamais le temps que je vais mettre pour réaliser l’expérience ! Le résultat final n’est jamais clairement défini et il évolue au fur et à mesure de la progression. Je suis plongée dans l’instant dans une course contre le temps.
Le jeu commence : comme pour ce nid de galets. J’ai un seul avantage, une carte maitresse : je peux décider à tout moment que l’oeuvre est terminée ! La mer, elle ne peut pas décider de changer de marée !
Parfois j’attends pendant plusieurs dizaines de minutes les 1er flots : la mer a pris son temps.
Parfois je me laisse piéger par une belle vague gourmande : la mer m’a joué un tour.
Le jeu de l’incertitude qui donne toujours un résultat celui que finalement je souhaitais (et encore) ou un tout autre au hasard des circonstances.
Lors de cette réalisation, je suis allée plus loin. J’ai voulu savoir comment la mer allait s’approprier l’oeuvre et surtout combien de vagues seraient nécessaires pour la faire disparaitre : Une dizaine de flux-reflux est la messe était dite. Le plus surprenant est que nous seulement les vagues successives éparpillaient les dragées blanches mais surtout elles apportaient d’autres grains de sable qui en se mélangeant homogénéisait l’ensemble. Finalement, voir courir et s’installer les grains de sable le long des galets était un très bon de plaisir.