Partie, comme d’habitude le nez au vent, me promener avec mon labrador chocolat, j’ai commencé à ramasser des feuilles de cerisiers dont les teintes variaient entre le jaune, rouge, vert et marron.
Elles n’étaient pas abimées, juste un peu fatiguées et encore humides de leur bain de rosée. Je m’attarde à les ramasser. Le soleil est doux. A ce moment là, je suis moins attentive aux couleurs et à leur beauté qu’à la quantité et au futur projet.
Me voilà repartie avec ce petit paquet de feuilles entre les doigts, quand je suis encore arrêtée par d’autres feuilles, d’autres teintes d’automnes rousses et rouges. Les feuilles de ronces… Là, c’est une toute autre affaire ! Je « chausse » des gants pour ramasser quelques beaux exemplaires… Ces feuilles éclatantes sont encore assez rares autour de moi. Me voilà riche de deux petits paquets de feuilles d’automne. Je poursuis mon chemin, des idées me viennent pour une réalisation future au bord de la rivière. Je commence alors à élaborer mentalement mon projet, à esquisser un résultat et chercher la manière de mettre en oeuvre…
Perdue dans mes élucubrations, je vois tout à coup plusieurs rideaux de feuilles d’Iris sur le côté marécageux du chemin. Je m’arrête, je regarde : c’est beau. Le soleil vient rehausser ce vert tendre et le mettre en scène ! Moi qui ne regardais que les couleurs de l’automne, voilà que la nature me dit « pas trop vite ! ». L’esprit fait le reste du chemin, et l’idée qui émerge me surprend : associer ces couleurs, jouer de l’automne en été, mettre en valeur ces feuilles rousses comme des papillons en été. Je suis légère et heureuse au moment de la réalisation. Comme d’habitude, les aléas du chemin ont fait bouger, évoluer les objectifs de départ. Puis-je garder cette capacité à me laisser surprendre et prendre dans ma vie, et surtout ma vie professionnelle ? Là, il y a encore du chemin !